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Ashraf AZER,

06 février 2022 Alumni en action
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Achraf AZER

2e promotion (1991-1993)

Assistant chargé de Santé au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés

Coordonnateur du comité technique transitoire de Alumni Egypte

 

Qu’est ce qui vous a motivé dans le choix de cette formation à l’Université Senghor et comment se sont déroulés vos cours pendant votre cursus ? 

La précieuse et toujours mémorable formation reçue à l’Université Senghor à Alexandrie est richement variée et pluridisciplinaire entre le tronc commun en sciences de Gestion et les cours spécialisés en Santé Publique, Nutrition, Biochimie alimentaire, Hygiène alimentaire, Stratégies nutritionnelles ainsi que les cours relatifs à des thèmes autour de l’Industrie,la production et la qualité des produits alimentaires. Cela fait presque 30 ans déjà que j’ai reçu cette précieuse formation à l’Université Senghor. Cependant, depuis presque trois décennies, cette formation demeure à jamais autant vivante qu’inspirante. 

Le souhait et la matérialisation éventuelle de cette formation à travers le concours de recrutement qui l’a précédé, a été motivée par la toute genèse de l’Université Senghor, comme idée et projet qui naquit lors du Sommet de la Francophonie à Dakar en 1989. L’Université Senghor et ce qu’elle incarne encore aujourd’hui et depuis presque trois décennies, fut et demeure ce que ses multiples Pères fondateurs et parmi eux Léopold Sédar Senghor et Boutros Ghali, ont eu comme vision pour une Afrique d’un Troisième millénaire.  Une vision où la langue Française fut-elle en usage entier ou partiel mais surtout en usage commun parmi tant de citoyens de l’Afrique, ses présents et futurs cadres, mais aussi la Francophonie en son étendue transcontinentale, il s’agissait d’ores et déjà de la création d’un nouvel espace d’échange, d’apprentissage et de croissance entre Africains et Francophones pour réaliser ce que Senghor et aussi Teilhard de Chardin ont merveilleusement exprimé et en quoi ils  ont cru, la « Civilisation de l’Universel ». Une Civilisation de l’Universel, non seulement pour une Afrique de Demain malgré tout ce qu’elle a encouru et encourt toujours comme défis au cœur d’une Humanité en mue mais au-delà, pour une Humanité et un Humanisme universel. Bien au-delà aussi de ce que l’unipolaire, le monocorde et le monolithique ne sauraient réaliser pour notre humanité commune et que la richesse de la Diversité pour un Humanisme en croissance exponentielle nous manque tant. Une croissance et un Humanisme qui à travers une langue si riche qu’est la langue Française, ce désir d’une Francophonie ouverte, créative et solidaire, qui se réalise, s’accroît et se sublime. Elle le fera désormais autant comme Francophonie et espace Francophone, entre autres valeurs humaines universelles y compris la Charte des Droits de l’Homme, les Institutions Onusiennes et Organisations Régionales en complémentarité et non en concurrence, à travers ce qu’une université pour l’Afrique, ou rencontres et croisement de tant de Civilisations Africaines ancestrales et millénaires, deviendra un lieu de métissage humain et humanisant dont notre Humanité a tant besoin. Un lieu imperceptiblement en continue, là ou cette « Civilisation de l’Universel » dont Senghor a tellement cru et dont il faut continuer à y croire, une Humanité et tout autant une Afrique de Demain qui se réalise autrement plus Humanisante à notre Humanité en mue et plus Solidaire. C’est certes avec du recul et depuis ma graduation de l’Université que je découvre aujourd’hui ce qui au fond m’a motivé et m’a attiré à cette si précieuse formation de 3eme cycle à l'Université Senghor. Une expérience de vie et une rencontre humaine et humanisante, inouïe et inoubliable au-delà d’une formation qui tend certes à l’excellence et visant une insertion ou réinsertion professionnelle pour servir et croître humainement. Mais il aurait fallu trois décennies pour internaliser et faire mûrir ce qui a un moment donné, nous attira tant et nous motiva sans réaliser entièrement, si ce n’est qu’avec du recul, le sens, la mémoire et la beauté, de ce qui nous a été offert généreusement de vivre, d’apprendre et de partager entres auditeurs et corps professoral et tout ce qui nécessita et encadra la gestion de ce petit joyaux lumineux de la Francophonie et de l’Afrique qu’est l’Université Senghor.

 

Présenter nous en quelques mots votre parcours et comment vous avez réussi votre insertion professionnelle après votre formation à Senghor ? 

 

Au-delà de cette introduction relativement élaborée, ce n’est pas nécessairement un descriptif long d’un parcours et insertion et réinsertion professionnelle que je voudrais partager, outre cette expérience autant humainement vécu pour et parmi les réfugiées Erythréens et déplacés internes du Sud Soudan avec les Jesuits Refugee Services JRS à Port Soudan entre 1989-1990 avant ma formation à l’Université Senghor, puis à nouveau avec le JRS en 1992 au Tigray -Ethiopie dans le cadre de mon stage et présentation du mémoire de stage à l’Université Senghor. Après mon diplôme  de l’Université Senghor, j’ai travaillé pour « Plan International » qui est une ONG internationale pour le Développement et depuis 2003, presque 18 ans d’affilés, je suis en service avec le HCR en Egypte. J’ai d’abord servi au HCR avec l’unité « Services communautaires » de vocation multi-sectorielle et ce de 2003 jusqu’à 2013.  Une unité aujourd’hui surnommée au HCR comme « Protection de base Communautaire ». Puis de 2013 jusqu’à présent j’ai rejoint l’unité Santé au service des réfugiés et demandeurs d’asile. 

Mais je ne voudrais guère partager ici un parcours professionnel en une approche concurrentielle,  qui pour notre génération et les générations futures pré ou post COVID-19 et toutes disciplines et secteurs confondus et pour plusieurs d’entre nous, pourrait voir comme parcours soit des périodes courtes de travail, changement fréquent de carrières, passage anticipé à la retraite, travail libre ou volontariat même au terme d’une carrière et bien d’autres versatilités et incertitudes qui marqua notre génération et certes marquera les générations futures.

 

Qu’est-ce que vos études à Senghor vous ont apporté dans votre carrière ? Et en quoi êtes-vous fier d’avoir choisi l’Université Senghor ? 

Ce que l’Université Senghor et l’espace de rencontres et d’échanges Francophone m’ont apporté si durablement et dont je suis tellement fier et le demeurerai , entre autres et certes difficile de tout dire,  c’est ;  la richesse en la Diversité , le sens de la créativité et la solidarité, la rigueur et la discipline scientifique d’apprentissage, le sens du travail bien appliqué et la beauté de la Convivialité et l’esprit de fraternité et d’humanisme au-delà des frontières ou barrières et au cœur et tout au long d’un apprentissage et un métissage pour une « Civilisation de l’Universel » .  C’est donc bien au-delà d’une formation et de sciences de gestion acquis ou une carrière atteinte et accomplie, c’est bien au-delà, cet Être et ce Devenir envers cette Civilisation de l’Universel, que cette expérience si humaine et richissime vécue à l’Université Senghor m’a tant et infiniment offerte.  Et c’est bien cette image et plutôt cette icône que je garderais toujours de l’Université Senghor, une quête vers la « Civilisation de l’Universel, de l’Humain et de l’Humanisme» 

J’apprécie en ce sens tant la démarche du rectorat de l’Université Senghor sous le leadership du recteur, Professeur Thierry Verdel, n’épargnant aucun effort en créant un Comité avec le collègue Mr Siddiq Nondichao, activement nous engageant tous à créer et faire vivre pour nous même comme gradués et alumni , pour les futurs gradués de l’Université Senghor et peut être avec un réseau plus large de nos enseignants à l’Université qui se sont succédés depuis trois décennies à travers continents et pays au-delà des frontières et barrières, de donner autrement à notre Université alors qu’on n’y est plus pour suivre une formation, mais pour être des témoins, de ce qui à travers la Francophonie et l’espace francophone, nous appelle toujours à être en quête et offrir ensemble là où on est, le meilleur de nous-même, pour que cet Idéal et cet humanisme, qu’est la « Civilisation de l’Universel », puisse vivre et revivre toujours   

 




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